ACV ?
Selon l’Ademe « l’analyse du cycle de vie est l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux. Cette méthode normalisée permet en effet de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l’environnement. »
Une norme internationale la gère : la norme ISO 14040 et suivante.
L’approche de l’ACV est double
Le cycle de vie du produit – en l’occurrence le bâtiment – est pris dans son intégralité, « du berceau à la tombe ». Il inclue le transport des matières à tous les stades de vie de celle-ci.
Multicritère, l’ACV se fonde sur la quantification de l’ensemble des flux matière et fluide, aussi bien entrant (dans la fabrication du bâtiment), que sortant (incluant les déchets, les émissions de gaz, les rejets d’eaux etc). La difficulté de collecte de l’ensemble des informations impose que l’on qualifie de “potentiels” les résultats obtenus.
ACV du béton
Selon une étude du MIT (2011), les constructions béton à usage résidentiel ont un potentiel de réchauffement de la planète (GWP) plus important que l’alternative en bois, tandis que les bâtiments béton à usage commercial sont à peu près équivalent à l’alternative acier.
Néanmoins, les mêmes conclusions de l’étude annoncent que les structures en béton ont un GWP annuel inférieur de 3 à 10% à celui des conceptions alternatives en bois ou en acier, précisant que sur les 60 ans d’étude de cycle de vie, 88 à 98% des émissions de GES sont dues aux consommations d’énergie des bâtiments étudiés. Étant donné que ces bâtiments sont des passoires énergétiques, ces chiffres sont logiques et l’impact du procédé constructif n’a plus d’importance.
Exemple d’ACV sur un bâtiment bois
Le projet wallon ENECOBOIS a, par exemple, pour objet la réduction de la consommation d’énergie de la filière bois-construction. Il s’intéresse également et la réalisation d’étude d’analyse de cycle de vie de cinq bâtiments bois.
Effectivement, à partir d’un volume de 0.5 m³ de bois par m², le carbone séquestré dans le bois compense l’impact climatique.
La période d’utilisation représente ainsi 64% du total de l’impact, la phase construction et le potentiel de recyclage représente un bénéfice (27% de l’impact). La comparaison entre deux bâtiments avec des performances énergétiques différentes (valeur K de 22 et 28) montre une réduction de 30% des impacts dans la phase d’utilisation pour le bâtiment le mieux isolé.
La comparaison entre les modèles en bois et en béton montre que le modèle en bois est plus favorable pour toutes les catégories d’impact environnemental. En moyenne, une réduction de 6,2 % peut être réalisée sur le cycle de vie complet. La plus grande réduction des impacts est somme toute observée pour le réchauffement climatique (17%). Les avantages du bois sont dus en fait aux impacts plus faibles des phases de production et de construction. D’ailleurs, le crédit en fin de vie est plus élevé.
La priorité est donc de réduire l’utilisation d’énergie en soignant l’isolation et en privilégiant la production d’énergie renouvelable. A ce prix, le bois présentera, par conséquent, un avantage environnemental significatif.
sj